une multitude de petits drapeaux multicolores s'agitent au vent sur les montagnes du Tibet

Tibet : Om mani padme hūm

Après cet excellent séjour en Chine, Leo nous laisse, et Mattia, Ben et moi on continue notre chemin vers le Tibet (qui officiellement est toujours en Chine d’ailleurs…).

Pour cela, et pour la première fois de tout notre voyage toujours plus à l’Est, on prend un avion…. vers l’Ouest ! de Chengdu à Lhasa.

Alors pourquoi avoir craqué et pris l’avion pour un si petit trajet? Il faut savoir que "One does not simply walks into Tibet"… En effet, en plus du visa Chinois, il faut avoir une autorisation spéciale pour rentrer au Tibet, et cette autorisation n’est délivrée uniquement par l'administration chinoise, si on passe par une agence de voyage chinoise. Enfin, tout ça pour dire que durant notre séjour, on n’a pas pu être trop libre de faire ce qu’on voulait car on était lié à cette agence, de plus on a remarqué que la présence policière est très marquée dans cette région de Chine. Ceci dit, et après avoir ravalé nos larmes quand il a fallu payer l’agence, ça valait vraiment le coup!! Et on s’est tous pris une grosse claque aussi bien par la culture que par les paysages…

Après avoir atterri à Lassa, et fait la connaissance de notre guide, on va faire un petit tour dans la ville, on va voir le palais de Potala de l’extérieur…

On va se faire un petit restau avec toujours ces décors très typiques.

Et le soir, on ressent les premiers effets du mal d’altitude… et oui, mine de rien, on est passé de quasiment le niveau de la mer à Chengdu, à une altitude de 3500m en arrivant à Lhasa, et cela en seulement quelques minutes d’avion… Néanmoins, les premiers effets sont très supportables : fatigue générale, ça devient plus difficile de grimper les côtes escarpées, et un léger (mais constant) mal de tête.

Le lendemain, on commence la journée par la visite de l’intérieur du palais de Potala qui domine toute la capitale Tibétaine.

Par contre, interdiction formelle de faire des photos à l’intérieur, du coup je n’ai pu prendre que la porte d’entrée…

Ce palais est énorme (il contient plus de 1000 salles, et environ 200 000 statues), sa construction a commencé en 1645 et a durée 45 ans. Le Potala était utilisé comme palais d’hiver par le Dalai Lama.

L’intérieur du palais est magnifique, et la quantité d’or utilisée pour les statues ou autre mobilier du palais est impressionnant ! C’est le cas par exemple de la tombe du 13ème Dalai Lama qui est décorée de nombreux joyaux et de 1 tonne d’or massif !

Tout autour du palais, sont installés ces moulins à prière remplis de mantras. Les bouddhistes font tourner ces moulins l’un après l’autre dans le sens des aiguilles d’une montre. Selon les croyances, actionner le moulin a la même valeur spirituelle que réciter la prière du mantra (le fameux: "Om mani padme hūm")

Dans les rues de Lhasa, et en particulier autour des temples et de Potala, il y a toujours ces fidèles qui font tourner ces minis moulins à prière portable.

On s’éloigne du palais pour visiter les rue de Lhasa ou toutes les enseignes sont traduites en Chinois et en Tibétain.

Puis on s’écarte des axes principaux pour visiter les petites ruelles.

Tashi, notre guide, nous emmène dans une maison tibétaine et nous fait monter sur le toit pour avoir un point de vue sur la ville magnifique: les couleurs ocre des pierres se mêlent à la couleur dorée des temples, de nombreux drapeaux (toujours jaune, vert, rouge, blanc, bleu) sont accrochés aux toitures des maisons, et tout ça avec le début de la chaîne de l’Himalaya en fond !

On débouche sur des petites places, ou des cours intérieures, on ne sais plus trop…

On continue à flaner dans les rues, à un croisement de ruelle, Tashi commence à taper la discute à un ami à lui: un moine dans sa tenue rouge et orange. Ce dernier va ensuite, comme tout le monde, faire tourner les moulins à mantras.

Dans la rue, d’anciennes tibétaines vendent des plantes et encens.

On finit la journée par le marché, les rues commerçantes et les peintres de Tangkas (d’ailleurs, je craque sur le tangka du savoir). Puis on rentre pour dormir car la migraine a tendance à s’intensifier en soirée…

Le lendemain on quitte la ville et un commence le "road trip" pour aller visiter l’énorme monastère de Ganden : l’un des plus grands du Tibet! Il ressemble en fait à un village à flanc de montagne rempli de temples et d’habitations pour les moines.

On commence à faire une petite balade autour de la montagne la plus proche…. C’est duuuuuur!!! Ou est passé l’oxygène bordel ! Mais ça n’a pas l’air de gêner les moines aux alentours !

Les points de vue sont, là encore, vraiment magnifiques : montagneux, et presque désertiques.

Mais si on regarde de plus près, la végétation est bien présente et elle aussi magnifique !

A certains endroits, en plein milieu de la montagne, le sentier passe près de ces drapeaux de 5 couleurs. Les mantras, prières, mais aussi petit chevaux imprimés sur ces drapeaux sont sensés être transportés par le vent et porter bonheur.

On part ensuite visiter un autre monastère près de Lhasa: le monastère de Sera. L’un des points forts de ce temple sont ses tableaux infiniment détaillés et entièrement dessinés avec du sable coloré !

Et l’autre particularité, c’est qu’ici, contrairement aux autres monastères, les moines ne se couchent pas par terre, mais ils tapent dans les mains et le pied par terre pour chasser les démons.

Un nombre impressionnant de moines vivent ici.

Le jour suivant, on quitte Lhasa en direction…. des montagnes bien sûr ! Sur la route, on fait la rencontre de Tibetan Mastiffs (dogue du Tibet) et de Yaks (ils nous manquaient depuis la Mongolie !)

Par contre, route touristique oblige, quelqu’un a collé une crête rouge à ces pauvre bêtes…!

On parvient finalement aux berges du lac Yamdrok qui sont recouvertes de petits tas de pierres. La couleur de l’eau est vraiment particulière. Ce lac est l’un des 4 lacs sacré du Tibet, et mine de rien, le lac se trouve à une altitude de 4441m…!

On prend Tashi comme modèle, et on érige notre petit tas de pierre nous aussi.

On continue notre route en traversant tout plein de petits villages très typiques. Les bouses de yaks sont récoltées et stockées sur les murs et les toitures des habitations pour les faire sécher. Elles serviront de combustible en hiver.

On arrive ensuite au glacier du mont Nyenchen Khangsar…

Bon, beh là pareil : c’est beau, c’est impressionnant, c’est à couper le souffle… Que dire de plus!!

Sur la route, on aperçoit des Grand Bharal (ou Mouton bleu) c'est des sortes de chamois de l'Himalaya….

Puis on arrive à ce point de vue sur ces lacs d’une couleur presque vert émeraude!!

Et toujours ces petits drapeaux à prière sont accrochés un peu partout sur les montagnes. Pour la petite histoire, le bleu représente le ciel, le blanc l’air, le rouge le feu, le vert l’eau, et le jaune la terre.

On arrive finalement à la petite ville de Gyantse.

L’un des incontournables de cette ville est son monastère Palcho. A l’intérieur duquel il est possible de prendre quelques photos…!

C’est l’un des monastère dans lequel certains moines portent cette coiffe très particulière en forme de crête jaune (cf. les albums de Tintin au Tibet!!). Malheureusement on n’a pas eu la chance de rencontrer ces moines, mais on a vu leur tenue sur les bancs de prière.

L’intérieur des temples est toujours aussi magnifique, les sculptures sont toujours couvertes de dorures.

Les bougies se consument doucement.

Les personnes qui viennent prier laissent quasiment toujours une offrande, souvent un petit billet, mais parfois un stylo pour réussir leur études, ou encore comme ici un petit chapelet.

Au sein de ce monastère se trouve Kumbum : une sorte de pyramide qui rassemble 77 mini chapelles sur plusieurs étages.

Chaque chapelle est remplie de sculptures et peintures.

Tous ce monastère est d’origine, les édifices n’ont pas été détruits lors du régime de Mao, et datent du 15ème siècle.

Et ces temples sont toujours fréquentés par les locaux. Même Tashi avait l’air d’être très religieux lorsqu’on rentrait à l’intérieur de certains temples.

La veille, on commençait à s’habituer à l’altitude de Lhasa, la migraine était un peu moins marquée en soirée…. pas de bol, cette nuit, après avoir passé une bonne partie de la journée à plus de 4000 m on dort à Shigatse à 3850 m d’altitude, et les maux de têtes sont de retour! Cependant, le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil, on se sent de nouveau opérationnels.

On commence la journée par visiter le monastère de Tashilhunpo qui date du 15ème siècle. Le monastère comprend de nombreux temples qu’on visite. L’un d’eux contient une énorme statue de Bouddha de plus de 26m de haut, et principalement constituée de cuivre et d’or.

On reprend ensuite la route, on s’arrête souvent sur la route pendant quelques minutes, car le gouvernement chinois contrôle la vitesse de chaque voiture circulant sur ces routes. On en profite pour voir à l’oeuvre des fermiers Tibétains travaillant dans les champs.

Le pilotage des tracteurs est enseigné dés le plus jeune age !

On essaye de jauger un peu à quel point notre organisme manque d’oxygène en faisant quelques tractions à plus de 4500 m d’altitude… Les conclusions sont sans appel : hypoxie sévère !!!

On continue notre route dans ces paysages majestueux, presque lunaires !

On quitte vraiment la civilisation et on s'enfonce dans les montagnes de l'Himalaya ! C’est fou de se dire qu’on se trouve en plein cœur de la chaîne de l’Himalaya ! C'est quelque chose quand même !

Parfois le brouillard lointain gâche un peu le paysage, mais il reste quand même magnifique et très impressionnant.

On finit notre longue route, tard le soir, en arrivant au Everest Base Camp côté Tibétain. On passe la nuit dans l’une des grandes tentes du camp….. à 5200 m d’altitude… Jusqu’à présent le mal d’altitude se manifestait par une migraine relativement supportable, une faiblesse généralisée, et une grosse fatigue, mais là à cette altitude, et en n’ayant pas eu suffisamment de temps pour s’acclimater, les effets sont vraiment violents ! Impossible de dormir cette nuit là !

Le matin, je suis simplement content que la nuit soit terminée... et toujours conscient ! Je m’aperçois avec surprise que l’eau dans ma bouteille était quasiment gelée : je me sentais tellement mal durant la nuit que je ne me suis même pas rendu compte du froid ! (les très lourdes et épaisses couvertures ont bien aidées aussi !!). J’avale péniblement un thé pour le petit déjeuner…. que je cours vomir à l’extérieur de la tente quelques secondes après…

Je m’accroche, ça serait trop bête de s'arrêter là ! Et on monte encore un peu plus haut jusqu’à 5800m pour aller au point de vue qui se trouve juste avant le glacier du Mont Everest…

Malheureusement, quand on arrive là bas, il se cache derrière ses nuages. Il faut donc se contenter des montagnes aux alentours, qui sont de toute façon vraiment magnifiques et très impressionnantes.

On admire les sommets enneigés, les glaciers, et les rochers qui jaillissent des montagnes. Ces paysages parviennent même à me faire oublier le mal d’altitude !

Mais après quelques minutes d’attente, les nuages se lèvent et laissent apparaître le Mont Everest !

Le Toit du Monde !

Qui nous toise du haut de ses 8848 m !

Là franchement, une énorme émotion de joie m’envahi, malgré la douleur liée à l’altitude.

Putain c’est l’Everest bordel de con !!!!

En reprenant la voiture, je reste assis là, comme un con, sans bouger, sans parler, en semi état de choc pendant quelques minutes… ou quelques heures…

Putain c’était l’Everest bordel de con !!!!

Quand je réalise de nouveau ce qui se passe autour de moi, on est toujours sur la route, on traverse des paysages toujours plus incroyables les uns que les autres.

Il y a toujours très peu d’air, du coup la luminosité est très particulière, et toutes les couleurs vraiment éclatantes.

On passe dans une vallée dans laquelle, quelques années auparavant, été ou hiver, il y avait toujours des neiges éternelles… Maintenant, pas la moindre goutte d’eau à l’horizon… un vrai désert. Et après on entend encore dire que le changement climatique n'est qu'un mythe...!

On continues dans ces vallées, désertiques. On croise quelques rares yaks solitaires.

Soudainement, au milieu de nulle part, on croise un vieux tibétain voyageant sur son cheval.

Parfois, une petite rivière sillonne ces plateaux désertiques.

Au fur et à mesure, on perd en altitude en descendant vers le Népal. Et au plus on descend, au plus les symptômes du mal d’altitude se dissipent. Arrivés vers 4000m, je reste un peu blanc, mais je revis enfin complètement!! Ok, la prochaine fois que je monte à de telles altitudes, il faudra y aller BEAUCOUP plus progressivement, avec BEAUCOUP plus de temps d'acclimatation!!

On continue de suivre l’unique route qui traverse ces plaines désertiques en direction du Népal.

Au fur et à mesure qu’on descend en altitude, les petits villages deviennent de plus en plus fréquents.

Enfin, la végétation commence à apparaître de nouveau, signe qu’on est bien descendu, et qu’on est presque arrivés à notre destination.

Finalement, on arrive à Zhangmu la ville frontière avec le Népal qui se trouve à 2250 m d’altitude, et en plein milieu d’une dense forêt primaire et verdoyante. On aperçois quelques singes gambader en haut des bâtiments. La chaleur et l’humidité sont maintenant omniprésents.

Et de retour à cette altitude, la migraine qui nous suivait ces derniers jours s’est complètement dissipée, on se sent enfin en pleine forme et plein d’énergie! J’ai presque envie d’aller faire un petit footing dans la jungle !

On se fait un dernier restau de cuisine chinoise et tibétaine car le lendemain on passe la frontière en direction du Népal et de son influence Indienne.